Agathe LAISNÉ
Golfeuse

Agathe a reçu une bourse pour financer sa participation aux compétitions internationales.

Quel est votre parcours sportif ?
Issue d’une famille de golfeurs, j’ai naturellement démarré le golf à l’âge de 3 ans, tout d’abord en été au pays basque où de nombreuses compétitions pour enfants étaient organisées à Chantaco et La Nivelle, puis de façon plus encadrée au Racing Club de France, où mes parents étaient membres. C’est aujourd’hui encore mon club, celui où je m’entraîne quand je suis en France.
J’adorais vraiment tous les sports de balle enfant: tennis, basket, golf et foot, mais comme je me suis cassée un ligament croisé au tennis à l’âge de 7 ans, le golf est rapidement devenu mon sport principal.
J’ai eu la chance d’être dans un club, le RCF, où la compétition était dans les gênes et j’ai donc très vite joué au sein des équipes pour le représenter. J’ai joué en interclubs, en équipe U16, et en Golfer’s très jeune. J’ai aussi rapidement été sélectionnée en équipe de ligue puis en équipe de France. Dès l’âge de 13 ans, j’ai pu jouer les U14 à Evian, et en équipe de France Girls. J’ai alors commencé à voyager à l’international sur des tournois de plus en plus importants: en Europe dans un premier temps (j’ai gagné les Internationaux de Belgique à l’âge de 14 et 15 ans), puis aux Etats-Unis pour jouer des tournois AGJA et l’US amateur.
Ma progression a été régulière: j’ai gagné les championnats d’Europe dames individuels l’année de mon bac à 18 ans et j’ai représenté deux fois la France aux championnats du monde amateurs en 2016 au Mexique et en 2018 en Irlande.
J’ai poursuivi mes études aux Etats-Unis et cela m’a permis de me confronter à des joueuses plus fortes et de connaître des parcours plus compétitifs. J’ai adoré cette expérience. J’ai beaucoup plus joué qu’en France car le système est plus adapté au sport-études.
L’avant dernière année, j’ai commencé à me poser plus de questions sur mon avenir et mon envie de passer professionnelle. C’était l’année du COVID et j’ai hésité car je pouvais encore poursuivre mon cursus en Master. Mais j’ai gagné 2 LETAS et me suis dit que c’était maintenant que je devais le faire. J’ai donc passé mes cartes en fin de 4ème année après mon Bachelor à la fois pour le circuit américain et pour le circuit européen. J’ai eu les 2 et suis donc Rookie sur ces deux circuits en 2022 !

Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre profession ?
C’est encore un peu tôt pour me prononcer. J’ai vraiment commencé en mars de cette année après avoir obtenu mon visa US. La transition avec le monde amateur demande un peu de temps et j’apprends. La grande différence que je ressens pour l’instant c’est que la joueuse doit à la fois être dans le présent de son tournois et gérer de nombreux à-côtés, tels que la logistique, les déplacements à venir, les relations publiques ou la gestion financière de la saison. Tout cela était pris en charge par mon coach universitaire auparavant. Je découvre donc toute cette partie entrepreneuriale du métier et c’est une facette qui m’intéresse.

Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
J’ai déjà accompli l’un de mes objectifs à long terme en gagnant ma carte sur le LPGA pour la saison. Je suis donc heureuse d’être là où je suis et de démarrer ma carrière ici aux US. Si je rebondi sur l’analogie de la création d’entreprise, je me vois comme une entrepreneuse qui aura réussi une très belle ascension dans 5 ans. On ne se lance pas dans ce genre d’aventure sans envie de réussir.
Mon objectif est de gagner des tournois du LPGA, et pourquoi pas de gagner des majeurs (mais lesquels, c’est un peu plus secret !).
Pour y arriver, j’apprends à piloter mes performances en m’appuyant sur mes stats et en tenant compte de mes ressources. Je fais des points intermédiaires régulièrement avec mes coachs: mon jeu doit continuer de progresser aussi vite que possible ainsi que le physique et le mental qui vont avec sans que la machine casse.
Dans 10 ans, je ne sais pas ce que ferai. Cela me parait très lointain. Il est possible que j’ai revendu mon entreprise florissante pour en créer une autre !

 

Interview réalisée en 2022
Photographie : Julie Glassberg