Amal AL NABWANI
Danseuse

Amal a obtenu une bourse à la création en partenariat avec l’Atelier des Artistes en Exil.

Quel est votre parcours artistique ?
Je pratique la danse classique depuis mon plus jeune âge. À 18 ans, j'ai choisi d’en faire mon métier, j’ai suivi des études de danse à l'Institut supérieur des arts dramatiques de Damas. J’ai eu la chance de pouvoir voyager avec plusieurs compagnies notamment à Conakry en Guinée, ce qui m’a permis de découvrir de nouvelles manières de repenser la danse traditionnelle, notamment les liens que l’on peut faire entre cet art et la politique. Je suis ensuite devenue professeure de danse et j’ai ouvert ma propre école en Guinée, ce qui m’a permis d’obtenir l’équivalent du diplôme de professeure de danse en France. Passionnée par l’art des corps en mouvement, je pratique également le yoga et la danse en apnée. Pour moi, la danse est une façon d’exprimer ma liberté, je suis libre de mes mouvements, et par ce biais, je fais passer des messages qui me tiennent à cœur. Actuellement je suis le master de danse à l’Université Côte d’Azur à Nice.

Quel regard portez-vous sur votre profession aujourd’hui ?
Mon regard sur la danse a changé lorsque je suis arrivée en France. L’atelier des artistes en exil, qui regroupe des artistes de toutes origines et disciplines, m’a permis d’observer des créations complètement différentes des miennes et ainsi, de m’interroger sur la danse comme art politique et comme élément déterminant du patrimoine d’une culture. Mon master à Nice m’a permis de beaucoup pratiquer l’improvisation avec des danseurs à la renommée internationale. Je m’inspire beaucoup d’éléments théoriques pour composer une chorégraphie, j’y ajoute des éléments de yoga et d’apnée, je mélange ces trois disciplines, et j’aime créer des liens entre elles.

Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
J’aimerais développer mes projets de danse en apnée, continuer de voyager pour pouvoir partager mes créations et continuer d’apprendre sur le monde qui nous entoure. J’aimerais aussi me servir des trois disciplines que je maîtrise comme moyen thérapeutique, notamment pour les jeunes victimes de traumas à la suite de situations difficiles. Enfin, d’ici 10 ans, je souhaiterais pouvoir ouvrir ma propre école de danse, ici, en France, ce serait une concrétisation de beaucoup de projets que j’ai pu suivre jusqu’à maintenant.

 

Interview réalisée en 2022
Photographie : Julie Glassberg