Amer ALBARZAWI
Réalisateur

Amer a reçu une bourse afin de l'aider à réaliser un film court-métrage d’animation en partenariat avec l'Atelier des Artistes en Exil.

Quel est votre parcours artistique ?
Je suis autodidacte, j’ai fait de la gymnastique, j’ai rencontré des danseurs qui voulaient faire quelque chose en lien avec de la gymnastique, j’ai commencé à travailler avec ce groupe à faire des choses  entre danse, acrobatie et gymnastique, et petit à petit je me suis mis à danser de plus en plus et j’ai arrêté l’acrobatie. C’est comme ça que je suis arrivé au théâtre vers 19 ans. Comme je faisais de la gymnastique, c’était facile pour moi de faire de la danse et je me suis mis à faire du ballet et du contemporain, à participer à des workshops avec des danseurs d’un peu partout, à voyager beaucoup. Parallèlement, j’étais vraiment très intéressé par faire des films, nous avions une petite caméra et je faisais des films avec mon frère. La première fois que j’ai découvert la vidéo d’art, en Hollande en 2007, j’ai eu un choc parce que j’aimais vraiment ça. Je me suis mis à faire des vidéos d’art par moi-même, à essayer des choses expérimentales. Ces choses-là ne s’enseignaient pas à Damas, j’ai commencé à tout faire avec une petite caméra et, après l’épreuve de la guerre, je me suis mis à faire des films, des courts-métrages.

Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre profession ?
J’aime ma profession, c’est dur de faire des films, mais j’adore cela et chaque jour j’ai de nouvelles idées. J'ai envie de faire des films mais parfois je n’ai pas d'équipement, ou quoi que ce soit autour de moi, pour m’aider à réaliser des films. Mais c’est ma vie et je ne peux pas m’imaginer ne faisant pas de films ou du théâtre. Je suis libre et j’aime ça, je n’appartiens à aucune compagnie, je ne travaille pas en collaboration avec quelqu’un, j’aime créer mes propres idées, j’aime être libre. Quand je fais mes films, je suis stressé parce que je veux être le meilleur et montrer de bonnes choses aux gens.

Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
Je serai un grand réalisateur en France ou j’ouvrirai un café. Je ne sais pas, nous sommes nouveaux ici, nous nous extirpons de notre passé, nous devons éviter l'inoccupation. Je n’arrive pas du tout à imaginer le futur, il y a un noir quand je me l'imagine. Si j’arrive à avoir du succès, je serai content car la France est un bon endroit pour faire des films aujourd’hui.

 

Interview réalisée en 2017
Photographie : Antonin Amy-Menichetti