Ana Maria FORERO CRUZ
Chanteuse et musicienne
Ana Maria a obtenu une bourse à la création en partenariat avec l’Atelier des Artistes en Exil.
Quel est votre parcours artistique ?
Je suis une artiste, chanteuse, compositrice et interprète aux multiples facettes, parfois danseuse et comédienne, avec une expérience musicale qui découle de mes recherches sonores, de mon expérience personnelle en tant que femme d’Amérique latine et de mon parcours dans la scène urbaine, depuis 2004, en Colombie, au Venezuela, au Brésil et désormais en France. Après mon premier album Semilla Amor Vital, en collaboration avec le groupe de reggae Jahlfaomega, je présente aujourd’hui diverses chansons, avec un son plus intime et actuel qui a pour objectif de plonger l’auditeur dans une atmosphère qui fusionne librement des éléments de la musique électronique, des rythmes traditionnels et des styles contemporains, principalement latins, aux paroles sincères en faveur la transformation personnelle, l'amour, le mouvement, le respect de la nature et de la vie.
Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre profession ?
C'est une profession qui continue d'être un puissant élément de communication, de transformation sociale et de reflet de notre humanité. C'est une profession parfois difficile pour les artistes qui ne suivent pas les normes, ceux qui ont leur propre voix et les représentants de la voix d'une communauté. La profession peut être plus facile parfois pour les artistes qui ne sont que des objets de l'industrie du divertissement. L'artiste d'aujourd'hui risque d’être éphémère, un objet de consommation, après avoir été un travailleur infatigable pour un salaire très réduit. En revanche, l'artiste d'aujourd'hui peut néanmoins avoir sa propre communauté et toucher nombreuses régions du monde. L'artiste d'aujourd'hui n'est pas qu'un simple porte-parole, il est aussi un entrepreneur, un designer, un producteur, etc. La profession traverse une période difficile avec un système économique en décomposition qui l'humilie. Mais l'art et ses différentes formes trouvent toujours de merveilleuses façons de surprendre et de se renouveler, c'est pourquoi je veux continuer à être une artiste.
Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
Je traverse actuellement des défis à tous les niveaux. Je les accepte et les accueille dans ma vie. Cependant, j’aimerais continuer à travailler, en permanence, afin d’exposer une diversité de matériaux sonores et visuels, chaque année, en direct et sur des plateformes virtuelles.
Dans cinq ans, j'espère avoir consolider mon projet ainsi qu'une équipe artistique pour participer à différents festivals en Europe et en Amérique.
Dans dix ans, j'aimerais que mon projet artistique continue à se transformer, à la recherche de plus de sons et d'expériences, dans le monde, et qu'il puisse servir de voix et de référence pour différentes causes de changements sociaux et environnementaux.
Interview réalisée en 2021
Photographie : Julia Grandperret