François-Xavier ROUYER
Metteur en scène

François-Xavier a reçu une aide à la production pour son spectacle La Possession.

Quel est votre parcours artistique ?
Disons que j’ai commencé par le cinéma, par un désir absolu de cinéma. Je m’ennuyais beaucoup dans la ville nouvelle de banlieue où je vivais enfant et donc je me promenais dans les terrains vagues en construction, je lisais et surtout je regardais des films que je trouvais à la médiathèque en cassettes vidéos. Ensuite vers l’âge de 20 ans j’ai découvert le théâtre via un professeur de littérature et un couple d’artistes qui enseignaient dans un conservatoire et ça a été une véritable découverte. Depuis j’ai toujours essayé de croiser ces deux influences majeures et puis de m’ouvrir à d’autres, la peinture, l’art contemporain, l’architecture. Ensuite j’ai fait un Master de cinéma et puis j’ai commencé à écrire et à mettre en scène pour le théâtre. Je ne connaissais personne dans ce milieu alors je suis parti en Suisse ; j’avais été reçu dans la première promotion de Master de Mise en Scène de la Manufacture à Lausanne. La découverte de cette région, de cette culture et d’un certain théâtre contemporain a remis beaucoup de choses en question et en jeu. J’ai rencontré là-bas des metteurs en scène avec qui j’ai commencé à travailler en tant qu’assistant tout en développant peu à peu mes propres projets.

Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre profession ?
Est-ce qu’il faut dépenser de l’argent public pour faire du théâtre ? Si oui, comment le dépenser ? Si non, où trouver l’argent ? Faire sans argent ? Tout mettre en commun ? Quelles productions pour quels spectacles ? Est-ce qu’il faut monter des textes ? Est-ce qu’il faut écrire ? Est-ce qu’il faut faire du théâtre dans les théâtres ? Est-ce qu’il faut faire du théâtre dans les musées ? Est-ce qu’il faut faire des expositions dans les théâtres ? Est-ce qu’il faut faire du théâtre dehors à la campagne ? Est-ce qu’il faut faire du cinéma ? Est-ce qu’il faut des hologrammes ? Est-ce qu’il faut des professionnels et des amateurs ? Est-ce qu’il faut des comédiens ? Est-ce qu’il faut des intermittents ? Est-ce qu’il faut un festival d’Avignon ? Est-ce qu’il faut faire grève ? Est-ce qu’il faut sauver le monde ? Beaucoup de questions.

Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
Dans 5 ans, j’aurai peut-être répondu à deux ou trois questions (pas la dernière de la liste sûrement) mais 100 autres se seront posées. Dans 10 ans, 10 pour 1000 peut-être.

 

Interview réalisée en 220
Photographie : Kamila K.Stanley