Kenza ZOURDANI
Comédienne

Kenza a reçu une bourse afin de l'aider à suivre ses études à l’École des arts de la scène La Manufacture à Lausanne.

Quel est votre parcours artistique ?
J’ai commencé le théâtre, à l’âge de 16 ans, au Conservatoire à rayonnement régional de Toulouse. Le moteur de mon envie de goûter au théâtre fût d’abord l’amusement, le jeu et mon amour du texte. Après trois années au conservatoire de Toulouse, je décide de partir à Paris, et j’intègre le conservatoire du 6ème arrondissement. Même si l’amusement reste le moteur majeur, dans mon approche du jeu d’acteur, le théâtre prend de plus en plus de place dans ma vie car j’y trouve une liberté d’expression inébranlable, avec les mots, le corps, les pensées, comme des armes pour vaincre les larmes. C’est à Paris que je décide, après avoir découvert l’écriture de plateau et le jeu masqué, de devenir actrice. Après avoir joué dans plusieurs mises en scène, notamment des créations collectives, devenir actrice m’apparait comme une évidence, une nécessité. J’ai cependant ressenti le besoin profond d’intégrer une école nationale afin d’avoir un cadre rigoureux et bénéficier d’une formation d’acteur très poussée, dans un groupe engagé artistiquement parlant. Pour mettre toutes les chances de mon côté, j’intègre, de 2017 à 2019, la classe préparatoire de la Filature de Mulhouse, encadrée par Blandine Savetier. Au-delà de la préparation au concours, la classe préparatoire m’a permis de pratiquer le théâtre de manière pointue et intensive. J’y ai été extrêmement bien encadrée, en engrangent des outils de jeu qui me sont devenus indispensables. A la fin de la classe préparatoire, j’intègre le Conservatoire Royal de Liège. J’y reste seulement un an car la ligne pédagogique de l’école ainsi que l’atmosphère générale de l’école ne me correspondaient pas. Cette année, après un coup de foudre humain et artistique durant le stage d’audition, j’ai été acceptée à la Manufacture de Lausanne. Cette école donne une grande place à la création et reste en lien avec le théâtre contemporain actuel, grâce à la pluralité des intervenants, tout en offrant un cadre exceptionnel ainsi qu’une très grande rigueur de travail.

Quel regard portez-vous sur le métier d’acteur ?
Je trouve que le métier d’acteur demande un engagement total. Être acteur, c’est faire acte, prendre des décisions, savoir se montrer radical dans son acte théâtral, dans son être, prendre perpétuellement des risques. J’aime le flux continuel qui traverse l’acteur, l’acteur qui jongle avec ses doutes, ses peurs, sa fantaisie, sa rage, sa folie, sa joie. Ce qui me fascine chez l’acteur, c’est sa capacité à ouvrir des espaces mentaux et physiques à partir de son être. C’est un métier difficile certes car instable, mais oui, sans hésiter, cela en vaut la peine.

Comment vous voyez vous dans 5 ans, 10 ans ?
Je me vois actrice bien évidemment, mais surtout une actrice accomplie, qui se surpasse sans cesse, dans des rôles divers et variés, dans des créations collectives, dans de l’écriture de plateau. J’aimerais rester en lien avec de nombreuses belles rencontres que j’ai pu faire durant mon parcours, continuer à rêver et rester curieuse, ouverte.

 

Interview réalisée en 2021
Photographie : Julia Grandperret