Lyes SALEM
Réalisateur

Lyes a reçu une aide à l'écriture pour son prochain long métrage.

Quel est votre parcours  artistique ?
Je suis passé par un cours privé (cours Nicole Mérouze) en sortant du lycée avant d'intégrer l'école du Théâtre National de Chaillot. En 1995, j'entre au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique (CNSAD) où je travaille avec Jacques Lassalle, Stuart Seide et Daniel Mesguish. A la sortie du Conservatoire, j'enchaîne quelques productions théâtrales avec Stuart Seide, Sylvain Maurice, Nathalie Mauger. En 2001, je réalise mon premier court-métrage Jean-Farès, sélectionné dans un grand nombre de festivals nationaux et internationaux. En 2003, après la rencontre avec Isabelle Madelaine, productrice (Dharamsala), je tourne en Algérie Cousines, un court-métrage de 32 min qui fera lui aussi un beau parcours (plusieurs grand prix, César du court-métrage en 2005…). Mon  premier long-métrage Mascarades, tourné aussi en Algérie, est une expérience très riche. Il sort en 2008 en France et rencontre un succès critique. Nominé au César en meilleur premier film. L'Oranais est mon second long-métrage, sorti en novembre 2014. Parallèlement, je poursuis ma carrière d'acteur au cinéma et au théâtre.

Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre profession ?
Je ne suis pas sûr de la question: vous voulez parler de la profession (corporation) ou de la vocation artistique? Concernant la corporation professionnelle, elle est capable du pire comme du meilleur. Elle offre les plus beaux moments de vie et de partage, mais aussi les plus difficiles. Si il s'agit de porter un regard sur l'aspect artistique de mon métier, car même si c'est certainement une vocation et une passion, ça n'en est pas moins un métier, je crois pour ma part que c'est le plus beau et le plus utile que je puisse faire. J'apporte mon regard sur le monde et je le propose aux autres qui se réunissent sous plusieurs appellations possibles: public, spectateurs… Et au mieux ce regard sur le monde et les Hommes leur crée des émotions et du questionnement constructif, au pire ils y sont indifférents. Dans les 2 cas je me suis exprimé et ils ont écouté.

Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
Plus serein. Conforté dans l'idée que ce que je fais est nécessaire, qu'il aide les autres autant que moi-même à comprendre un peu mieux ce monde. Me dégager des emprises inutiles liées à l'environnement de ce métier. Et surtout, je me vois heureux.

 

Interview réalisée en 2015
Photographie : Emilie Arfeuil