Maral BOLOURI
Photographe
Maral a reçu une aide à la création en partenariat avec l'Atelier des Artistes en Exil.
Quel est votre parcours artistique ?
Je suis titulaire d'une maîtrise en art contemporain et d'une licence en peinture. Bien que ces six dernières années, ma pratique ait été axée sur l'art conceptuel avec un enthousiasme pour l'essai de différents médias, mon travail est largement basé sur le texte. Chaque projet implique généralement des recherches approfondies et une analyse documentaire dans son contexte. Le fait d'avoir vécu au Kenya pendant 5 ans a introduit dans ma pratique une perspective plus large des questions féministes et postcoloniales.
Quel est votre regard sur votre profession aujourd'hui ?
Ce qui me préoccupe dans ma pratique en ce moment, c'est la question de l'éthique dans l'art, qui a bien-sûr une portée très large. J'ai tendance à me mesurer, ainsi qu'à ma pratique artistique, aux valeurs que je mets constamment en question. Mes projets actuels sont centrés sur un terme plus large, la politique du corps ou le discours politique sur le corps humain. Plus spécifiquement en tant qu'artiste queer, j'étudie les corps queers et féminins, en concevant mes approches sur la base des théories de Judith Butler.
Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
Ma seule certitude est que ma pratique ne sera pas ce qu'elle est aujourd'hui, je crois fermement au changement. En tant qu'artiste, je refuse de stagner dans un médium ou une idée. J'aimerais poursuivre un master en études de genre et m'aventurer dans l'animation. J'aimerais que mon art ait une production plus démocratique, une notion qui manque dans le paysage institutionnel de l'art contemporain.
Interview réalisée en 2018
Photographie : Céline Anaya Gautier