Marine FRANCEN
Réalisatrice
Marine a reçu une aide à l'écriture pour son prochain long métrage.
Quel est votre parcours artistique ?
Assistante réalisation sur des longs métrages pendant douze ans, j’ai aussi réalisé mes courts métrages (3 fictions, 1 documentaire). J’apprenais en travaillant sur les films des autres et en faisant peu à peu mes propres pas. Puis j’ai entamé l’écriture d’un long métrage – Histoire de Pierre&Pierrot, pour lequel j’ai reçu l’aide à la réécriture du CNC en 2012. A partir de cette aide, je me suis engagée pleinement dans l’écriture et ai ensuite pu réaliser mon premier long métrage : Le Semeur, sorti en novembre 2017.
Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre profession ?
Réaliser un film aujourd’hui est d’un certain côté plus difficile qu’avant car il y a énormément de concurrence. En revanche je suis heureuse que de plus en plus de réalisatrices réussissent à se faire produire, ce qui n’était pas gagné il y a peu. J’ai toujours travaillé dans le cinéma et c’est là qu’est ma vie, mais le chemin est éprouvant. Néanmoins j’adore ce travail, toutes ses étapes me transportent (écriture, tournage, montage) et font appel à des aspects très variés de la création artistique. Les rencontres avec les collaborateurs de toutes ces étapes sont également une vraie richesse de vie pour moi.
Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
J’ai du mal à me projeter à si long terme. Un trajet artistique n’est pas un plan de carrière. Il est semé d’imprévus, de moments de creux où l’on peut faire un travail de grande qualité mais qui n’est pas reconnu. J’espère à long terme conserver l’exigence de mon ambition artistique, pouvoir tourner des films très simples à petits budgets et alterner avec des films plus lourds avec un casting international. Rester libre, ne jamais être prisonnière d’une cage financière qui m’obligerait à trahir mon désir intime de cinéma. C’est ce qui est le plus important pour moi.
Interview réalisée en 2018
Photographie : Céline Anaya Gautier