Pauline ADO
Surfeuse
Pauline a reçu une bourse pour participer à ses concours professionnels de surf.
Quel est votre parcours sportif ?
Je ne viens pas d’une famille de surfeurs mais de sportifs. Ayant grandi à Hendaye, au bord de l’eau, je me suis tournée vers l’océan très jeune. C’est à l’âge de 8 ans que j’ai fait mes débuts en surf au sein du club local. J’ai adoré les sensations. La compétition ne m’attirait pas à mes débuts, à vrai dire, je n’aimais pas trop ça. Mes entraîneurs au club ont tout de même insisté pour que je continue et ils ont eu raison. L’été de mes 10 ans a été un déclic, j'y ai remporté ma 1ère compétition. Suite à cela, ma motivation n’a jamais faibli et j’ai gravi les échelons petit à petit. C’est lors de ma 1ère selection, aux championnats du monde juniors à l’âge de 13 ans, que mes ambitions ont fait un bond. Je me suis dit que le niveau, pour devenir surfeuse pro, n’était pas inaccessible et cela est devenu mon principal objectif. Je me suis consacrée à fond à mon sport. Je me déplaçais beaucoup pour mes compétitions et mes entraînements. En 2006, j’ai remporté les championnats du monde juniors ISA au Brésil. C’était une première pour un français à l’époque et cela reste pour moi des souvenirs exceptionnels. Ce résultat a renforcé ma motivation. En 2008, j’ai remporté un autre titre mondial junior mais professionnel cette fois. J’ai donc décidé, une fois mon bac en poche, de me lancer à 100% sur le circuit professionnel de surf. C’est en 2010 que je suis parvenue à me qualifier pour le WCT (1ère division mondiale). J’ai fait partie de ce circuit pendant 4 ans et j’ai fini 9ème mondiale en 2011 et 2013. Aujourd’hui, j’essaie de tout mettre en oeuvre pour parvenir à ré-intégrer ce circuit prestigieux.
Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre profession ?
Le surf est un sport qui a beaucoup évolué ces dernières années. Il y a encore peu de temps, il était simplement considéré comme un sport loisir. Cette vision a changé et le sport s’est professionnalisé. La concurrence est de plus en plus rude, les enjeux plus importants et les athlètes toujours mieux préparés. C’est excitant d’assister à cette évolution. Je pense que notre sport a un bel avenir.
Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
Dans 5 ans, j’aurai alors 30 ans. J’imagine que je serai sûrement en fin de carrière et j’espère entre-temps avoir accompli de belles choses. Dans 10 ans, le surf aura encore une grande importance dans ma vie mais probablement loin des compétitions. Ma vie sera sûrement moins « égocentrique »… peut-être aurai-je fondé une famille ? Qui sait… Le sport de haut niveau est une constante remise en question et la vie est pleine de surprises…
Interview réalisée en 2016
Photographie : Rémi Chapeaublanc