Sébastien KHEROUFI
Metteur en scène
Sébastien a reçu une aide à la création pour son spectacle Par les villages.
Quel est votre parcours artistique ?
Je grandis dans les quartiers populaires des Hauts-de-Seine et les foyers parisiens Emmaüs, élevé entre la culture française de ma mère et la culture algérienne de mon père. Après avoir été orienté vers un BEP mécanique et effectué pendant plusieurs années les métiers de garagiste, homme de ménage, plongeur en restauration, chauffeur de bus… j’intègre l’École Supérieure d’Art Dramatique de Paris. A la fin de ma scolarité, je joue dans Peer Gynt, mise en scène d’Anne-Laure Liégeois au Théâtre du Peuple à Bussang, ainsi que dans les mises en scène de Louisa Chas et de Marie Mahé. Au cinéma, je travaille régulièrement avec les cinéastes de ma génération.
En 2022, je fais partie des lauréats des Ateliers Médicis et participe à la 6ème édition de Création en cours, ainsi qu’au festival TRANSAT. J’assiste également Anne-Laure Liégeois pour le week-end inaugural de la BNF - site Richelieu.
Depuis début 2023, je travaille avec La Colline - théâtre national et une classe d’aide à l’apprentissage du français pour les élèves nouvellement arrivés en France et allophones en Seine-Saint-Denis.
Je présente en juin 2023, ma 1ère mise en scène, Antigone, au Théâtre du Soleil lors du festival Départ d’incendies ainsi que ma 1èreperformance, Outrage au public, au Centre Pompidou.
En janvier 2024, je crée le 2ème chapitre de mon triptyque, Par les villages de Peter Handke, au Théâtre des Quartiers d’Ivry où je suis artiste-associé, en partenariat avec le Centre Pompidou qui a également accueilli le projet.
Au printemps 2024, je pars écrire le 3ème chapitre du triptyque dans le cadre de ma résidence à la Villa Médicis, à Rome.
Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre profession ?
Un regard lumineux. Celui du phare en pleine mer. La lueur nécessaire à l’obscurité actuelle. Malgré les tempêtes passées et à venir, s’efforcer de continuer d’éclairer le monde, l’art comme lumière essentielle à notre société, encore et toujours.
Un regard désaxé. La nécessité d’emprunter des chemins différents afin de regarder celles et ceux qui n’ont jamais bénéficié de la chaleur du projecteur.
Un regard poétique. La poésie comme véritable phare, encore et toujours.
Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
J’espère gentil, en vie, et poétiquement insolent.
Interview et photographies réalisées en 2024
Photographies : Lys Arango