VANESSA LARRÉ
Metteur en scène







Vanessa a reçu une aide à l'écriture pour son spectacle « Le cimetière des reines »



Quel est votre parcours  artistique ?
J'ai commencé ma formation au Conservatoire à Genève où je suis née. Puis j’ai intégré le CNSAD de Paris (1993-1996). Après une carrière de comédienne essentiellement, j’ai entrepris de porter sur scène un premier projet : Concert à la carte (2010/11), de Franz Xaver Kroetz. Ce travail s’est poursuivi en résidence de recherche sur une seconde pièce du même auteur, Perspectives ultérieures, pour aboutir en 2014 à la création d’un diptyque, Femmes d’intérieur, composé des deux premières pièces. En 2014, j’ai co-adapté le livre de Virginie Despentes, King Kong théorie, que j’ai mis en scène à Paris.

Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre profession ?
Le théâtre pour moi est un espace de réflexion, celle du monde, celle des pensées et de la poésie. L’art fait sens dans l’écart qu’il crée avec la chose qu’il cherche à exprimer. Il s’avère nécessaire qu’il transfigure la réalité par un travail sur la forme et le matériau pour créer la distance grâce à laquelle le spectateur peut percevoir une représentation signifiante. Le travail de mise en scène s’inscrit pour moi dans la recherche de ces formes, nouvelles si possible, en écho ou passerelle avec d’autres  modes d’expressions artistiques, c’est un travail de sculpture sensible. L’être humain et la société restent au cœur de ce laboratoire d’observation.

Quand considérerez-vous  avoir émergé ?
Si émerger veut dire « sortir d’un milieu où l’on est plongé de manière à apparaître à la surface », je dirais que c’est la mise en scène qui m’a donné la possibilité d’accéder et de faire émerger ma pensée et ma créativité. En lui donnant forme au théâtre, des lieux se sont inventés où j’ai pu communiquer avec les autres, où nous pouvons coexister.

Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
J’espère que je continuerai à inventer ces espaces de représentations, que j’aurai la liberté d’imaginer et de créer, que ma foi sera encore vivante et que celle de mes collaborateurs et partenaires m’accompagnera dans ces tentatives fragiles.



Photographie : Emilie Arfeuil