Victor a reçu une bourse afin de l'aider à suivre ses études à l’École Régionale d'Acteurs de Cannes et Marseille.

Quel est votre parcours artistique ?
Adolescent, j’ai rejoint le club de théâtre de ma petite ville où j’ai pu découvrir ce qui allait devenir ma passion. J’ai arpenté les planches de ma ville natale des années avant d’arrêter quelques temps. En 2013, j’ai intégré le cursus cinéma de l’université de Paris 8 Saint- Denis. Déjà cinéphile, la fac m’a ouvert à de nouvelles formes de cinéma comme le documentaire, ou l’expérimental. J’y ai réalisé mes premiers films, j’ai pu m’intéresser au montage et j’ai joué pour mes amis. Suite à ma licence, j’ai consacré du temps au milieu de la mode qui m’a offert des opportunités en tant que mannequin. J’y ai développé un certain attachement, essentiellement dans l’incarnation que les maquillages, coiffures, et vêtements extravagants m’offraient. J’ai rejoint par la suite le conservatoire d’arrondissement du XXe avant de faire un transfert avec Agnès Proust au conservatoire du XIVe. J’ai pu y travailler les concours pour les écoles nationales, avant de finalement rejoindre l’ERACM, où je suis ma formation depuis septembre.

Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre profession ?
Je considère vouloir faire le plus beau métier du monde. Je considère le fait d’être comédien comme un plaisir avant tout, un plaisir par lequel il arrive aussi de souffrir. Je considère parfois cette passion comme un fardeau, qui rend fou, frustre, mais épanouit. J’aime jouer, je me sens exister au travers du jeu. Je vis aussi quand je vois mes camarades exister au plateau. C’est si beau de nous voir être et nous exprimer. Nous voir échouer est aussi magique, car c’est souvent dans ces instants de doute que tout nous échappe et que l’on s’offre les plus cadeaux. Nous dansons sur une corde si fine, et j’ai hâte de trouver mon équilibre

Comment vous voyez-vous dans 5ans ? Dans 10 ans ?
J’envisage très sérieusement de monter une compagnie avec mes nouveaux compagnons de route et démarcher des théâtres et créer comme des fous. J’espère retravailler aussi avec certains intervenants qui m’ont vraiment marqué. J’envisage aussi le cinéma, avant tout cinéphile, ce serait réaliser le rêve de gosse, le rêve de nombreux enfants même. J’espère simplement mettre ma créativité au service des autres, et amener des gens dans mon univers. J’espère aussi rencontrer mes âmes soeurs de travail, et trouver une famille artistique.

Interview réalisée en 2021
Photographie : Julie Glassberg