Yara AL HASBANI
Danseuse
Yara a reçu une aide à la création en partenariat avec l'Atelier des Artistes en Exil.
Quel est votre parcours artistique ?
J’ai étudié la danse à l’université des arts dramatique de Damas, je participais aux spectacles de l’école et je dansais dans des spectacles de théâtre. Je suis entrée dans la vie professionnelle avec la SIMA dance compagny (danse contemporaine). Ensuite j’ai quitté la Syrie, transité par la Turquie où j’ai donné des cours de danse à des enfants en dehors de la capitale, puis j’ai été auditrice libre en danse à l’université des Beaux-Arts de Mimar-Sinan d’Istanbul. Je suis arrivée en France en février 2015. J’ai travaillé seule sous forme d’improvisations. C’était très frais, des choses se mettaient à sortir de moi, après j’ai abordé des choses personnelles, très près de moi. J’ai commencé à construire des choses et à me découvrir. Je me suis installée à Rochefort où j’ai pris des cours de danse contemporaine, au Conservatoire, avec des personnes âgées. Grâce à une dame de ce groupe, je me suis inscrite au Conservatoire de la Rochelle où j’ai étudié avec des personnes plus jeunes que moi dans le cadre du Jeune Ballet Atlantique (cours de classique, pilâtes, contemporain, carte blanche pour nos propres créations). J’ai décidé de partir vivre à Paris pour faire un spectacle de théâtre où je dansais. J’ai rencontré l’association Pierre Claver où j’ai appris le français et fait du théâtre, puis l’atelier des artistes en exil et où je me suis fait de nouveaux amis et trouvé des opportunités de travail.
Quel regard portez-vous aujourd’hui sur votre profession ?
Cette année j’ai participé à une création de Thierry Tieû Niang, Vas-voir là-bas si j’y suis, avec les autres danseurs de l’Atelier des artistes en exil. Je suis actuellement une formation de professeur de danse au Centre national de la danse pour obtenir le diplôme d’État. J’ai aussi créé mon propre solo Unstoppable sur la porte de l’exil qui ferme un monde et qui en ouvre un autre. C’est une pièce très importante pour moi. Je joue, accompagnée par une jeune percussionniste gambienne, Wally Saho.
Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
Je n’arrive pas à me projeter le temps. L’avenir n’a pas de visage pour moi. J’espère continuer à développer mes projets et à me mettre à enseigner aux enfants.
Interview réalisée en 2018
Photographie : Céline Anaya Gautier