Romain NJOH
Comédien


Romain a reçu une bourse afin de l'aider à suivre ses études au Conservatoire Royal de Liège.

Quel est votre parcours artistique ?
J'ai commencé à faire de la musique sous l'influence de ma famille, avant le théâtre, et ce en Conservatoire jusqu'à mes 17 ans, soit 9 ans de formation de violoncelle. Ensuite, je me suis inscrit en amateur au Cours Simon, je révisais mes scènes en même temps que le Bac. Bien que nous n’avions que 3h de théâtre par semaine, j'y mettais tout mon sérieux pensant qu'on me repérait là-bas...Rires. J'y suis resté deux ans et après j'ai lâché les écoles pour jouer dans des projets d'ami.es qu'on a tous considéré avec beaucoup d'intérêt. Entre temps, il y a eu ma rencontre avec Jean Bellorini et la Compagnie Air de Lune mise en place par le théâtre de l'Odéon pour Le rêve d'un homme ridicule de F. Dostoïevski. Ce projet qui réunissait plusieurs jeunes du 92, 93 et du 17ème arrondissement m'a poussé à embrasser plus sérieusement la carrière d'acteur. Après cela, j'ai passé un an au Studio théâtre d'Asnières où j'ai eu, en même temps, la chance de jouer un peu : d'abord sur la grande scène du TNP à Villeurbanne et au Théâtre des Gémeaux à Sceaux dans 2 pièces d'Aimé Cesaire Une Saison au Congo' et La Tragédie du Roi Christophe mis en scène par Christian Schiaretti. J'ai tenté le Conservatoire Royal de Liège, sous les conseils d'un ami, en pensant que tout compte fait une école nationale pourrait me permettre d'aiguiser mes outils et de faire de nouvelles rencontres. Et me voilà aujourd'hui presqu'au bout de 4 ans de formation.

Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre profession ?
Très naïvement, je me suis dirigé vers la profession en pensant qu'un jour je mettrai avec ma famille à l'abri du besoin. Cette pensée m'habite toujours mais dans un petit coin de ma tête. Je suis quelqu'un d'assez naïf, dans le bon sens, et optimiste. Cela dit, je porte sur la profession un regard rempli de déni et teinté de dégout d'autant plus à l'aube de ma sortie de l'école. Notre sortie et notre mise sur ''le marché'' va être totalement saturée dû à la Covid. Les jeunes compagnies devront d'autant plus s'armer de patience pour montrer leur travail sur de grandes scènes. Alors autant ne pas se leurrer et trouver, malgré tout, de la force dans les contacts que j'ai forgé en Belgique et y croire.  A propos du marché de l’acteur.ice individualisé, je rêve à d'autres possibilités : d'un lieu avec des gens qui me sont proches ou des créations pourraient voir le jour. Ce marché il faut l'apprivoiser pour mieux le renverser. Ce n'est pas encore très clair dans ma tête mais ça le sera par la suite.

Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
Très honnêtement je n'en ai aucune idée. Je m'espère toujours passionné par ce que j'aime. La musique, le théâtre, la rencontre avec le public.

 

Interview réalisée en 2021
Photographie : Julia Grandperret