Yu SHIMOMURA
Danseur

Yu a reçu une bourse pour participer à la manifestation Camping organisée par le Centre National de la Danse.

Quel est votre parcours artistique ?
En 2005, j'ai intégré le département littéraire et artistique de l'université de Kindai en tant qu'acteur. Ce fut un tournant pour moi car j'ai commencé à me produire dans le cadre de l'analyse du mouvement Laban et j'ai rejoint des pièces de danse contemporaine. Après avoir obtenu mon diplôme de l'Université de Kindai, en 2009, je suis devenu danseur. Mais, au Japon, on ne peut demander des concours et des subventions que lorsqu'on est chorégraphe. Pour ces raisons, j'ai commencé de créer des pièces en même temps. J'ai appris de beaucoup de gens et je continue de participer à toutes sortes d'ateliers. En 2012, j'ai commencé de créer mes pièces selon le concept ‘la danse est un dispositif par lequel les gens de partout peuvent coexister’, que j'appelle aussi le travail de communication de la danse. Je pense toujours à ‘Qu'est-ce que la danse ?’, ‘Pourquoi dansons-nous ?’, ‘D'où viennent les gens et où vont-ils ?’ J'aborde toujours ces questions de manière physique, cynique et théâtrale. En 2019, j'ai remporté le premier prix des Yokohama Dance Collections pour Defection for Beginners : The Country of Dreams que j'ai créé en 2018.

Quel regard portez-vous sur votre profession aujourd'hui ?
Quelque chose ne peut être complété que par la danse et n’être compris que par la danse’. Ces pensées sont toujours présentes dans mon esprit. Je communique avec le public à travers mes pièces. La danse n'a pas besoin de langage. C'est une qualité attrayante pour moi. Surtout avec la danse contemporaine, lorsque le public voit le début d'une pièce, il communique déjà avec les interprètes. Je veux composer une pièce qui donne au créateur et au public le sentiment de partager et de passer un moment fort. À travers mes pièces, je veux aussi transmettre, bien que nous vivions dans un monde intolérant, que ‘vous pouvez être comme vous êtes’.

Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
En fait, je ne sais pas vraiment comment répondre à cette question. Parce que je vis dans ce monde. Avant de me voir dans 5 ans ou 10 ans, je préfère me demander comment sera ce monde. Mais je ne peux pas dire comment ce monde sera. La seule chose que je sais, c'est que je continuerai à danser, à créer et à m'inspirer de ce monde. Parce que nous sommes le monde, et je suis vous.

 

Interview réalisée en 2019
Photographie : Amandine Besacier