Orane BARROSO PINTO DIAS
Comédienne
Orane a reçu une bourse afin de l'aider à suivre ses études à l’École Supérieure d’Art Dramatique de Paris.
Quel est votre parcours artistique ?
Je suis rentrée au Conservatoire de Grenoble en 2018. Puis à l'EDT91 en 2021 et à l'ESAD en 2023. En 2021, j'ai obtenu le DET (diplôme d'études théâtrales). À Grenoble, je participe aussi à deux éditions du festival Regards Croisés, festival de textes de théâtre contemporain. Je lis sous la direction de Thierry Blanc pour la première édition, et de Sylvie Jobert dans la seconde édition.
A l'EDT91 j'ai co-mis en scène la sœur de Jésus-Christ de Oscar De Summa.
À l'ESAD j'ai pu diriger une lecture du texte Gardienne des baies de Pauline Guillerm, dans le cadre des lectures EAT (écrivain.e.s associé.e.s du théâtre). Dans cette école j'ai rencontré bon nombre d'artistes dont Gurshad Shaheman, Pauline Haudepin, Matthieu Roy, Mathieu Genet, Estelle Meyer. Grâce elles et eux, j'ai pu m'exprimer et travailler en tant que comédienne. J'ai pu aussi m'essayer à d'autres arts de la scène comme le clown, la danse et le chant.
Aujourd'hui, je suis en troisième et dernière année à l'ESAD et j'ai hâte de la suite et de toutes les prochaines rencontres.
Durant ces sept années de cursus, j'ai eu la chance de travailler avec des artistes divers.es qui m'ont beaucoup apporté et grâce à qui j'ai pu aiguiser mon esprit critique et artistique. Grâce à elles et eux je suis une artiste indépendante et je m'épanouis en grandissant.
Quel regard portez-vous aujourd'hui sur votre profession ?
La culture traverse des temps houleux et je ne peux pas nier mon inquiétude. Néanmoins je suis heureuse d'être sur ce grand navire et je suis fière de faire partie d'une génération désireuse de faire changer les choses. Je me sens entourée par des personnes déterminées, curieuses et passionnées. Je crois que c'est ce qu'il faut pour se lancer dans la création.
Je pense que le chemin est long et compliqué mais je me sens prête et j'ai l'investissement personnel nécessaire, et surtout la nécessité de dire en créant. C'est là que se trouve ma place. Aujourd'hui, plus que tout, il y a la nécessité de se rassembler pour créer, pour dire, pour chercher à avancer ensemble. L'art et la création font partis de nous, de notre humanité, et il est primordial de laisser cette place-là exister. Le regard que je porte sur ma profession est inquiet mais aussi plein de joie et de courage.
Comment vous voyez-vous dans 5 ans ? Dans 10 ans ?
Dans 5 ans, j'aurai 31 ans. Cela me paraît lointain et proche à la fois. Il y a l'envie d'avoir fait des choses grandioses en peu de temps. Mais je crois qu'en grandissant, j'ai surtout envie de faire des choses avec fierté et désir. J'espère que dans 5 ans je pourrai créer et faire partie de créations qui me tiennent à cœur, avec des ami.e.s et/ou des personnes dont j'estime le travail. Dans 10 ans, j'aurai donc 36 ans. J'espère que je serai fière de moi et du chemin parcouru et à venir. J'espère que j'aurai apporté quelque chose à des gens, que ce soit des sourires, rires, larmes, émotions dans une salle noire ou bien pourquoi pas dans une transmission avec des personnes désireuses de jouer. J'espère que je pourrai vivre de mon métier pleinement. Je me souhaite d'avoir toujours autant de nécessité et de feu, et d'avoir laissé frustrations, craintes et déceptions derrière moi, pour avancer toujours vers un épanouissement.
Interview réalisée en 2025
Photographies réalisées en 2025 par Isabelle Chapuis
